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VERS LA DÉLOCALISATION DU SIÈGE DE LA CEEAC

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Le président de la commission de la CEEAC Gilberto da Piedade Verissimo envisage de déplacer le siège de l’organisation, de Libreville (Gabon) à Malabo (Guinée Équatoriale), selon une information de nos confrères de Gabon Review. Quelles sont les raisons de cette démarche qui ne cadre pas avec les textes de l’institution?

En dépit de la réglementation et des dispositions statutaires en place, le président en exercice de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), Gilberto da Piedade Verissimo, envisage un changement majeur : transférer le siège de l’organisation de Libreville, au Gabon, à Malabo en Guinée Équatoriale. Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la prise de pouvoir par les militaires le Gabon le 30 août 2023, pays hôte du siège depuis sa fondation dans les années 1980, sous l’impulsion des présidents Omar Bongo et Mobutu Sese Seko.

Selon nos confrères de GabonReview, Gilberto da Piedade Verissimo a déjà notifié au personnel de la Commission la nécessité de se préparer à un déménagement imminent à Malabo d’ici le 3 janvier. Une décision de la Commission datée du 15 novembre dernier, informe le personnel du siège à Libreville de cette décision unilatérale, censée s’effectuer en janvier prochain. Seulement, cette décision soulève de sérieux problèmes, paraissant violer les principes fondamentaux de l’organisation. 

Premièrement, aucun article du Traité révisé de la CEEAC, ne prévoit une telle délocalisation en cas de sanction, même temporaire. Deuxièmement, l’opération initiée par le président de la commission  relève du président en exercice de la CEEAC, or depuis sa chute, Ali Bongo n’en assure plus la présidence tournante. Une tâche désormais dévolue au président Équato - Guinéen Obiang Nguema.

Certes le Gabon a été suspendu de l’organisation après le coup d’État du 30 août, mais il a entrepris de normaliser sa situation pour retrouver au plus vite sa place dans la CEEAC.

Le  président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema a entamé une tournée qui l’a conduit auprès de ses homologues de la sous- régions en commençant par Malabo le 19 Novembre dernier où il s’est d’ailleurs rendu à deux reprises. 

Troisièmement, l’idée d’un transfert provisoire du siège de la Commission de la CEEAC en Guinée Equatoriale s’avère d’autant plus controversée que selon le site en ligne Gabonreview, le pays ne se serait pas acquitté de ses contributions financières depuis trois ans.

Un porte à faux des textes 

Pourtant, l’article 1er de la décision n°32/CEEAC/CCEG/XIII/07 du 30 octobre 2007

«Fixant le régime des sanctions pour non-paiement des contributions par les États membres», dispose : « a) lorsque le montant des arriérés s’élève à deux (2) ans de contributions dues et est inférieur à cinq (5) ans, il y a suspension du droit de l’État membre d’abriter les sessions de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement ou du Conseil des Ministres ou de toute autre réunion de la Communauté». 

Le Gabon est le principal bailleur de fonds de la CEEAC et a récemment équipé l’organisation d’un nouveau siège fonctionnel à Libreville. Cité par l’Agence gabonaise de presse (AGP), un agent de la Commission a qualifié, sous couvert d’anonymat, la situation de «totalement illégale».

Par LINA WM

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